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reconnaît que certains êtres n’ont que l’existence, d’autres l’existence et la vie, et que d’autres enfin existent, vivent et discernent. Les premiers tiennent le rang le plus bas, les seconds le milieu, et les troisièmes le rang le plus élevé. Il voit ensuite que parmi ces êtres les uns sont corporels, et que d’autres ont en même temps un corps et un esprit,

d’où il conclut qu’il doit y en avoir de simplement spirituels, comme meilleurs et plus excellents que les deux premières espèces. Il découvre encore qu’il y a des êtres sujets au changement et à la corruption, comme tout ce qui est terrestre ; que d’autres sont mobiles mais incorruptibles, comme les corps célestes ; d’où il comprend qu’il doit s’en trouver d’immuables et d’incorruptibles, comme ceux qui habitent au-dessus du ciel visible. C’est ainsi que les choses visibles nous conduisent à considérer la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu ; à reconnaître qu’il a en lui-même l’être, la vie et l’intelligence, qu’il est simplement spirituel, incorruptible et immuable.

Or, cette considération s’étend aux sept conditions sous lesquelles les créatures peuvent être envisagées, et elle offre ainsi un témoignage sept fois répété de la puissance, de la sagesse et de la bonté de Dieu ; ces conditions sont l’origine, la grandeur, la multitude, la beauté, la plénitude, l’opération et l’ordre de toutes choses.

En effet, l’origine des choses, si on l’envisage dans l’œuvre des six jours, au point de vue de la création, de la distinction et de l’ornement, nous annonce la