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Il m’a semblé bon de diviser ce traité en sept chapitres, avec un titre en avant de chacun pour en rendre l’intelligence plus facile. Je vous prie donc de regarder l’intention de celui qui écrit plutôt que son travail, le sens des mots plutôt que la négligence du style, la vérité plutôt que la beauté du discours, le sentiment plutôt que l’éclat du savoir. Mais pour cela ces considérations demandent une méditation sérieuse, et non une lecture rapide et légère.


CHAPITRE PREMIER. Des degrés d’élévation à Dieu, et de la contemplation du Seigneur par les traces de sa puissance créatrice.

Bienheureux est l’homme qui attend de vous son secours, mon Dieu ; il a établi dans son cœur des degrés pour s’élever à vous du milieu de cette vallée de larmes, du lieu où il a fixé son séjour[1]. — La béatitude n’étant autre chose que la jouissance du souverain bien, et ce bien suprême étant placé au-dessus de nous, nul ne peut arriver au bonheur qu’en s’élevant au-dessus de soi-même, non par des efforts corporels, mais par l’action de son esprit. Or, nous sommes impuissants à nous élever de la sorte si une vertu supérieure ne nous vient en aide. Quelles que soient nos dispositions intérieures, elles demeurent

  1. Ps., 83.