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il auroit pu faire dans une ville prise d’assaut, plaça autour de ses avenues une garde nombreuse, et rétablit de vive force les franchises abolies.

Il continua de braver ainsi, pendant plusieurs jours, le souverain Pontife, à qui il demanda, seulement pour la forme, une audience qui lui fut refusée. Le jour de Noël suivant, à l’occasion d’un nouvel incident où son arrogance ne pouvoit plus être supportée, un placard affiché dans Rome[1], et bientôt suivi d’une bulle du pape et d’une ordonnance du cardinal-vicaire, le déclara excommunié. Il méprisa l’excommunication, feignit de craindre pour sa propre sûreté et fit faire des rondes autour de son palais. Le roi montra une grande colère des outrages faits à son ambassadeur, et le parlement se hâta de partager ses ressentiments. Appel comme d’abus de la bulle du pape fut interjeté par le procureur-général Achille de Harlay ; mais, ce qui étoit sans exemple jusqu’alors, ce ne fut pas du pape mal informé au pape mieux informé que se fit l’appel : ce fut du pape au

1 Cette publication de son excommunication eut lieu parce que, la veille de cette fête, l’ambassadeur étoit allé publiquement, et suivi de sa maison, faire ses dévotions dans l’église de Saint-Louis, qui étoit celle de l’ambassade. L’église fut interdite, et la même interdiction fut prononcée contre le curé et les prêtres qui la desservoient, pour l’avoir admis à la participation des sa