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  • damnation expresse et les suites qu’elle auroit

entraînées ? c’est ce que nous ne déciderons point ; mais ce qui est évident pour nous, c’est que ces maximes, dites libertés de l’église gallicane, associées, dès leur origine, à toutes les doctrines philosophiques et révolutionnaires, cause et prétexte de tous les outrages, de toutes les spoliations qui, par degrés, ont réduit cette église à la situation misérable et précaire où elle est descendue aujourd’hui, situation que déplorent ceux mêmes qui se montrent encore entichés de ces libertés fallacieuses, sont une des plus grandes plaies qui aient jamais été faites à la religion. C’est le trait caractéristique du xviie siècle, où se préparoit, au sein du despotisme, l’anarchie du xviiie.

(De 1682 à 1688) Les choses restèrent en cet état pendant huit ans, et tant que le siége pontifical fut occupé par Innocent XI. Dans cet intervalle (en 1687), de nouveaux démêlés s’élevèrent entre le roi et le pape à l’occasion des franchises des ambassadeurs[1]. Jamais privilége, quelle que fût son origine, n’avoit été plus abusif, plus contraire à la sûreté publique, et nous ajouterons plus indigne de la majesté des souverains qui le possédoient, puisqu’ils devenoient ainsi, chez

1 Ces franchises consistoient à faire un lieu d’asile du quartier des ambassadeurs, pour tout individu qui s’y refugioit.