Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

pas moins de rumeur ; plusieurs universités la blâmèrent hautement ; la Sorbone elle-même refusa de l’enregistrer. Ce fut le Parlement qui, la forçant de lui apporter ses registres, y fit transcrire les quatre articles, s’exerçant ainsi aux leçons de théologie qu’il s’apprêtoit à donner au clergé de France et pendant long-temps ; plusieurs de ceux qui ne rejetoient point la déclaration, avouoient eux-mêmes que les évêques étoient allés un peu trop loin, et que, si l’on en pesoit les conséquences, un schisme étoit difficile à éviter[1]. Cependant le pape indigné donnoit des signes non équivoques de cette indignation, en refusant des bulles à tous ceux qui étoient nommés par le roi aux évêchés vacants ; et s’il n’alla pas plus loin, c’est qu’avec un caractère aussi indomptable que Louis XIV, le schisme, implicitement renfermé dans les quatre articles, ne pouvoit presque manquer d’éclater. Ainsi donc, pour éviter un plus grand mal, la prudence charitable du Saint-Siége crut devoir suivre sa marche accoutumée, et ne point se porter tout d’un coup aux dernières extrémités. Etoit-ce le bon parti à prendre dans une circonstance aussi grave ? les conséquences de la déclaration, ainsi tolérée, n’ont-elles pas été plus funestes que n’auroient pu l’être une con-*

1 Reboulet, t. 2, in-4o, p. 302.