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du roi de France et de cette rigueur à l’égard du Saint-Siége, résulta la fameuse déclaration en quatre articles, « déclaration faite, dit le préambule, dans la seule intention de maintenir les droits et libertés de l’Eglise de France, de maintenir l’unité, et d’ôter tout prétexte aux calvinistes de rendre odieuse la puissance pontificale. » Ce qui étoit sans doute fort édifiant.

Dès que ces quatre articles eurent été dressés, le roi, à la réquisition des évêques, fit publier un édit qui en ordonnoit l’enregistrement dans toutes les cours supérieures et inférieures, universités, facultés de théologie, etc., avec défense d’enseigner et soutenir aucune proposition contraire ; il étoit également enjoint aux évêques de faire enseigner dans leurs diocèses cette déclaration qui, dès qu’elle fut connue, souleva le monde catholique[1]. En France, elle n’excita

rois chrétiens cette Théocratie juive, où les chefs du peuple, ministres des volontés de Dieu, étoient, pour ainsi parler, en communication directe avec lui, oubliant que, depuis Jésus-Christ, nous vivons sous les lois d’une médiation et d’une autorité divine qui se manifeste humainement : oubli fort étrange dans un évêque lorsqu’il traite de matières politiques, et qui ne va pas moins qu’à remplacer par une sorte de méthodisme politique ce chef-d’œuvre de la société humaine que l’on nomme chrétienté.

1 La Flandre, l’Espagne, l’Italie, s’élevèrent contre cette inconcevable aberration ; l’Eglise de Hongrie, dans une assemblée nationale, la déclara absurde et détestable (décret du 24 octobre 1682) ; l’université de Douai crut devoir s’en plaindre directement au roi. (De l’Église gallic., p. 152.)