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leur avoit pas permis de hasarder même les représentations les plus humbles sur un acte du prince temporel, si attentatoire à la discipline de l’église et aux droits de son chef. « Il espéroit, disoit-il, que, révoquant au plus tôt tout ce qu’ils venoient de faire, ils satisferoient enfin à leur conscience et à leur honneur. »

Ce bref n’étoit point encore arrivé, que déjà les évêques[1], et d’après l’ordre du roi, avoient mis en délibération la question de l’autorité du pape. Il n’y avoit point d’autre raison d’en traiter que cet ordre ; et l’assemblée y obtempéra avec le même silence prudent et respectueux qu’elle avoit si bien gardé dans l’affaire de la régale. Bossuet, qui auroit voulu par dessus tout que cette question ne fût pas traitée, se tut comme les autres[2] ; et de ces lâchetés à l’égard

1 Il n’arriva en France qu’au commencement du mois de mai, et les résolutions de l’assemblée étoient prises et arrêtées dès le milieu de mars ; ainsi l’on ne peut alléguer, pour leur excuse, qu’ils furent poussés à faire la déclaration par le chagrin et le dépit que leur causèrent les vifs reproches du souverain pontife. (Voyez Reboulet, t. 2, p. 301, in-4o.)

2 Ce grand et beau génie, cet homme, le plus puissant par la parole qui ait peut-être jamais existé, avoit pénétré beaucoup des profondeurs du christianisme ; mais il ne paroît pas qu’il en eût parfaitement compris les vrais rapports avec le pouvoir temporel ; et sa Politique tirée de l’Écriture Sainte, livre que l’on vante et que l’on admire sur parole, uniquement parce qu’il est de Bossuet, nous semble une preuve frappante du vague de ses idées sur un point aussi important. Il y propose pour modèle aux