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La magistrature françoise, toujours empressée de s’unir au gouvernement, chaque fois qu’il s’agissoit de chagriner le chef de l’Église et d’empiéter sur ses droits, entra avec empressement dans cette nouvelle conspiration contre la puissance spirituelle ; et une déclaration du mois de février de cette année étendit à tous les évêchés du royaume une concession volontaire et devenue abusive, que les papes avoient faite anciennement à nos rois à l’égard d’un certain nombre d’évêchés.

Les jurisconsultes du parlement ne manquèrent pas de raisonnements pour prouver, à leur manière, l’antiquité du privilége, l’inconvénient et l’abus des exceptions[1]. Innocent XI, à qui Voltaire rend ce témoignage remarquable, et dont il ne sentoit pas lui-même toute la force, qu’il étoit le seul pape de ce siècle qui ne sût pas s’accommoder au temps, vit dans cette affaire

n’est plus juste sans doute ; mais il faut avouer aussi que la régale étoit une exception odieuse aux plus saintes lois du droit commun : elle donnoit nécessairement lieu à une foule d’abus. Le concile de Lyon, tenu sur la fin du xiiie siècle, sous la présidence du pape Grégoire X, accorda donc la justice et la reconnoissance en autorisant la régale, mais en défendant de l’étendre. » (De l’Église gallicane, p. 116.)

1 « Une de leurs raisons pour généraliser ce droit, c’est que la couronne de France étoit ronde (Opusc. de Fleury, p. 137 et 140). C’est ainsi que ces grands jurisconsultes raisonnoient. » (De l’Église gallicane, p. 117.)