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delà du cercle étroit qu’il s’étoit tracé : les maximes despotiques sur lesquelles un pareil système étoit fondé, composoient toute sa doctrine politique, et cette doctrine étoit aussi celle des autres ministres de Louis XIV. Tous se complaisoient uniquement dans le maître qui sembloit se complaire en eux, et ne voyoient rien de grand et d’utile pour l’État que ce qui pouvoit accroître encore cette puissance sans bornes dont il étoit si jaloux, et qui, de jour en jour, plus orgueilleuse et plus irritable, s’indignoit de la moindre résistance et ne pouvoit plus supporter le moindre obstacle. Tous les princes temporels de la chrétienté étoient abattus ; la puissance spirituelle étoit la seule qui restât encore debout devant le grand roi : il étoit donc urgent qu’elle fût humiliée à son tour ; et en effet, ce fut uniquement dans cette intention que ces ministres, les instruments de son despotisme et les flatteurs de son orgueil, suscitèrent l’affaire si malheureusement célèbre de la Régale[1].

1 On appeloit de ce nom certains droits utiles et honorifiques dont les rois de France jouissoient sur quelques églises de leur royaume pendant la vacance des siéges : ils en percevoient les revenus, ils présentoient aux bénéfices, ils les conféroient même directement, etc.

« Que l’Église reconnoissante, dit le comte de Maistre, ait voulu payer, dans l’antiquité, par ces concessions ou par d’autres, la libéralité des rois qui s’honoroient du titre de fondateurs, rien