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t arrivés ;

mais aussi il est vrai de dire que jamais monarque, dans des circonstances aussi difficiles, n’avoit été plus heureusement secondé. Sous le ministère de Mazarin, et pendant les troubles de sa minorité, s’étoient formés les grands capitaines et les ministres habiles dont il étoit entouré. Accoutumés à combattre et ayant vaincu long-temps avant que Louis XIV eût commencé à régner, les Condé, les Turenne, avoient trouvé depuis dans Louvois un homme qui, par l’ordre tout nouveau et vraiment merveilleux qu’il sut établir dans le service des armées, leur avoit préparé des triomphes plus faciles, et fourni, en quelque sorte, le moyen d’enchaîner la victoire ; de son côté Colbert, au milieu de cette longue suite de guerres, n’avoit pas cessé de maintenir dans les finances cet ordre, cette prospérité du moins apparente, qui avoient permis de tant entreprendre et de mener à leur fin de si grandes entreprises. Une paix si glorieuse fut une occasion pour lui de donner encore plus d’étendue à ses conceptions administratives, et il ne manqua point d’en profiter pour la gloire de son maître à laquelle la sienne étoit comme identifiée. L’établissement plus fastueux qu’utile des Invalides[1] fut fondé ; le roi se déclara fon-*

1 « Ce projet a plus d’éclat que de solidité, disoit l’abbé de Saint-Pierre, et, ce nous semble, avec juste raison ; car il en coûte