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violemment entraînés par les succès encore plus prompts et plus décisifs de la nouvelle campagne que Louis XIV venoit de commencer. Dans le dessein où il étoit de les séparer à tout prix de leurs alliés, le monarque victorieux, affectant la modération au sein de la victoire, consentit à leur rendre tout ce qu’il avoit conquis sur eux. Alors ils ne résistèrent plus, et ce sacrifice politique le rendit maître des conditions de la paix avec les autres puissances. L’Espagne y fut la plus maltraitée : elle y perdit pour toujours la Franche-Comté et céda un grand nombre de places fortes dans les Pays-Bas ; (1679) l’empereur, qui traita le dernier, fut obligé de le faire sur les bases du traité de Westphalie. Telle fut la paix de Nimègue où Louis XIV parla encore en maître au milieu de cette Europe qui s’étoit tant flattée d’abattre sa puissance et son orgueil ; et dans laquelle, par le triste effet de leurs divisions, les Hollandois, l’Espagne et l’empereur se virent forcés d’abandonner les princes du Nord qui les avoient si efficacement servis, et qui ne retirèrent d’autres fruits de leurs services que de faire eux-mêmes séparément une paix humiliante en restituant à la Suède tout ce qu’ils avoient conquis sur elle, au prix du sang de leurs peuples et de leurs trésors. Le duc de Lorraine, bien qu’il eût épousé une sœur de l’empereur, y fut encore plus rigoureusement traité ; et telles