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  • toient pas moins brillants sur mer : les flottes

du roi battoient sur les côtes de Sicile les flottes combinées d’Espagne et de Hollande ; et dans une dernière affaire qui fut décisive, ces deux flottes avoient été entièrement détruites par Duquesne, et les Hollandois y avoient fait, dans leur célèbre amiral Ruyter, une perte plus grande que celle de leurs vaisseaux. Battus dans la Méditerranée, ils l’étoient encore sur les côtes d’Amérique où le duc d’Estrade reprit l’île de Cayenne qu’ils avoient enlevée à la France ; et le succès que quelques uns de leurs vaisseaux, réunis à la flotte de Danemark, remportèrent dans la Baltique sur la flotte suédoise, ne fut pour eux qu’un foible dédommagement de désastres si grands et si multipliés. Cependant le duc de Lorraine venoit de mourir ; et Louis XIV, qui sembloit désirer si vivement l’ouverture d’un congrès, donnoit à ses ennemis un prétexte plausible de le retarder en refusant de reconnoître son successeur, comme s’il eût eu l’intention de faire valoir le traité imprudent qui lui avoit concédé cette province. Ayant enfin cédé sur ce point, les conférences s’étoient ouvertes à Nimègue y mais sous des auspices peu favorables, tous ses ennemis, les Hollandois seuls exceptés, persistant plus que jamais dans leur éloignement pour une paix qu’ils n’auroient pas voulu faire avec la France victorieuse, et qui ne