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Il y fut heureux surtout dans les siéges : Condé, Aire, Bouchain furent successivement emportés ; mais on manqua l’occasion de battre le prince d’Orange près de Valenciennes ; et Louis XIV y apprit que, pour livrer et gagner des batailles, il faut un seul général et non un conseil de généraux. Toutefois, pour avoir évité ce danger, Guillaume n’en finit pas moins la campagne de la manière la plus désastreuse, ayant été forcé, à l’approche du maréchal de Schomberg, de lever le siége de Maëstricht, avec perte de son artillerie, de ses munitions, de tous ses effets de siége. Sur le Rhin les alliés avoient pris Philisbourg ; mais le duc de Luxembourg, qui venoit d’y remplacer le prince de Condé[1], ne les en força pas moins de repasser ce fleuve et d’aller chercher leurs quartiers d’hiver sur les terres de l’empire.

(1676) Les succès des armes françoises n’é-*

1 La jalousie de Louvois contribua beaucoup à cette retraite du prince de Condé ; et la hauteur de Louis XIV envers les princes de son sang s’y montra tout entière. Condé avoit demandé qu’on lui associât dans le commandement son fils, le duc d’Enghien, dont le roi n’étoit pas content. Louvois persuada à celui-ci que le prince vouloit profiter de la circonstance et du besoin qu’on avoit de lui pour arracher une faveur à son souverain. L’orgueil du monarque fut blessé, et la disgrâce du plus grand général qui restât alors à la France fut le résultat de cette démarche que tout devoit justifier. (Mém. pour servir à l’Histoire du prince du Condé, t. 2.)