Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’armée espagnole qui défendoit les Pyrénées, s’avançoit dans le pays en enlevant les places fortes qui se trouvoient sur son passage, et menaçoit la Catalogne ; d’un autre côté l’électeur de Brandebourg rentroit à main armée dans ses états que ravageoient les Suédois, les forçoit d’en sortir après les avoir battus à plusieurs reprises, les chassoit encore du pays de Mecklenbourg ; et le roi de Danemark, qui s’étoit uni aux confédérés du moment qu’il avoit vu la Suède prendre le parti de la France, attaquoit cette puissance sur son propre territoire et s’emparoit de la ville de Wismar.

Au milieu de ces alternatives de bons et de mauvais succès, ce qui frappoit davantage c’étoit ce désir de la paix dont Louis XIV sembloit être toujours possédé et qu’il se plaisoit à manifester chaque fois que l’occasion y étoit favorable, quoique le présent n’eût rien qui dût l’alarmer, mais comme si quelque pressentiment sur l’avenir eût troublé son esprit ; tandis qu’au contraire les principales puissances, parmi les confédérés, montroient plus d’éloignement que jamais pour tout projet de pacification. Il est vrai que le roi de France, bien que fatigué et inquiet de la guerre, prétendoit conserver la plupart de ses conquêtes et prenoit pour base des traités qu’il offroit celui d’Aix-la-Chapelle, ce qui n’étoit nullement admissible, puisque