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Rhin. Il en arriva autrement : Montécuculli, après avoir échoué aux siéges de Haguenau et de Saverne et n’avoir su qu’éviter la bataille que lui présentoit le général françois, fut obligé, sur les ordres qu’il reçut de sa cour, de repasser ce fleuve et d’aller protéger le Palatinat contre la garnison françoise de Philisbourg qui ne cessoit de le désoler ; l’Alsace fut donc encore une fois évacuée par les impériaux.

La guerre se continuoit sur d’autres points avec diverses chances de succès. La valeur du maréchal de Créqui, trahie à la fois et par les événements et par la révolte de ses soldats, n’avoit pu sauver la ville de Trèves, assiégée par le duc de Lorraine ; et réduit aux dernières extrémités, il s’étoit vu forcé de capituler. La situation des Espagnols en Sicile devenoit de jour en jour plus désespérée ; et malgré la licence des François qui avoit exaspéré contre eux les habitants de Messine, un renfort qui leur étoit arrivé à propos les avoit rendus maîtres absolus de la ville dont tous les postes leur avoient été livrés[1]. Le maréchal de Schomberg battoit en même temps

1 Les relations du temps nous apprennent qu’ils s’y montrèrent à la fois insolents et débauchés, comme s’ils ne fussent allés à Messine que pour en vexer les habitants et y insulter à la pudeur de toutes les femmes, sans en excepter même les plus qualifiées. Aussi presque tous les Messinois, d’abord si animés contre les Espagnols, commencèrent-ils à regretter leur domination.