Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/69

Cette page n’a pas encore été corrigée

  • gnant sans cesse de voir le roi d’Angleterre,

neutre jusqu’à présent malgré son parlement, dans la nécessité de se déclarer enfin contre lui, se montroit aussi disposé que jamais à renouer les conférences pour la paix ; et, afin d’y amener les confédérés, la Suède, d’accord avec lui, offroit sa médiation. Elle fut obstinément rejetée par l’empereur qui, sûr des dispositions actuelles de ses alliés, étoit résolu de tenter jusqu’au bout la fortune. Alors la Suède se déclara pour la France ; elle envoya une armée en Poméranie, et de toutes parts les hostilités recommencèrent.

(1675) L’armée de Flandres continua d’être commandée par le prince de Condé, et Turenne retourna sur le Rhin, où il s’étoit déjà tant illustré, et où cette fois il trouva dans Montécuculli un rival plus digne de lui. Tous les regards se portèrent donc sur cette partie du théâtre de la guerre, où deux des plus grands capitaines du siècle, opposés l’un à l’autre, déployoient à l’envi toutes les ressources du savoir et de l’expérience : celui-ci pour pénétrer en France, celui-là pour l’en empêcher. Dans cette suite de manœuvres, considérées par les habiles comme le chef-d’œuvre de l’art militaire, la supériorité de Turenne sur son rival éclata de la manière la plus frappante, la plus incontestable. Montécuculli vouloit passer le Rhin : pour l’en empêcher, Turenne le passa lui-même avec une hardiesse dont