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avoient faites, et les opérations militaires reprirent leur cours. Elles commencèrent avec quelque apparence de succès pour les alliés ; le prince d’Orange trompa le maréchal de Luxembourg et s’empara de Naarden ; Turenne, malgré toute l’habileté de ses manœuvres, ne put empêcher Montécuculli, qui commandoit l’armée impériale, de faire sa jonction avec les troupes hollandoises, et la ville de Bonn, que les deux armées assiégèrent aussitôt, fut obligée de leur ouvrir ses portes ; les électeurs de Trèves et Palatin, jusqu’à ce moment dévoués à la France, ayant alors laissé entrevoir leurs dispositions hostiles contre leur ancienne alliée, Turenne espéra les effrayer et les ramener, en entrant dans leur pays et en les fatiguant par des marches militaires, et ce fut le contraire qui arriva. Ces deux princes portèrent leurs plaintes à l’empereur, et la diète retentit de nouveaux cris sur l’ambition effrénée de Louis XIV, sur le danger imminent qui menaçoit les libertés de l’empire, et ces cris retentirent dans tous les cabinets. Les villes libres d’Alsace, dont le traité de Westphalie l’avoit rendu simple protecteur, lui montroient également beaucoup de mauvaise volonté. Il avoit tout sujet de craindre que le roi d’Angleterre ne fût tôt ou tard forcé de se détacher de lui ; enfin cet aspect d’une guerre générale, devenant de jour en jour plus menaçant,