Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/58

Cette page n’a pas encore été corrigée

après quinze jours de tranchée. Alors recommencèrent les alarmes des Hollandois ; résolus une seconde fois de faire la paix à tout prix, et le congrès continuant toujours ses conférences, ils y firent des propositions si avantageuses, qu’il n’y avoit presque point de doute que le roi ne les acceptât. C’est alors que l’empereur et le roi d’Espagne reconnurent qu’il n’y avoit point de temps à perdre, et qu’il falloit ou laisser faire cette paix ou se liguer ouvertement avec eux. Ils prirent ce dernier parti, et le traité entre les deux puissances et les États-Généraux, dans lequel ils admirent le duc de Lorraine, fut signé à La Haye, le 30 août de cette même année.

Jamais confédérés ne s’étoient réunis avec plus de joie et de meilleures espérances : les Hollandois se voyoient sauvés, l’Espagne se promettoit de recouvrer ce qu’elle avoit perdu ; l’empereur, dont la république soudoyoit les troupes, croyoit avoir enfin trouvé un sûr moyen de reprendre son ascendant sur le corps germanique ; et ne doutant pas que le roi d’Angleterre ne fût bientôt forcé par son parlement de se déclarer contre Louis XIV, tous se flattoient de voir avant peu ce superbe ennemi sans alliés, et réduit à ses propres forces contre celles de toute l’Europe.

Les Hollandois trouvèrent facilement un prétexte pour retirer les propositions de paix qu’ils