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marcha vers l’inévitable révolution que devoit amener la mort de Charles II. Ce fut à ce funeste prix que celui-ci obtint les subsides qu’il avoit demandés, et qu’il continua, dans cette guerre, à suivre la fortune de la France, sans pouvoir espérer désormais aucun fruit d’une alliance dont le secret étoit dévoilé, et sur laquelle tous les yeux étoient ouverts.

Ainsi les hostilités continuèrent ; les flottes réunies des deux puissances attaquèrent sans succès décisif la flotte des Hollandois, et ceux-ci surent du moins se défendre sur mer, et si vigoureusement, qu’ils sauvèrent la Zélande, alors dégarnie de troupes, en faisant avorter le projet d’une descente qui devoit y être effectuée. Cette opération maritime avoit été combinée avec le mouvement de l’armée françoise : celle-ci s’avança d’abord dans les Pays-Bas ; le gouverneur espagnol, qui avoit secouru secrètement les Hollandois, quoiqu’il n’y eût point encore de déclaration de guerre entre la France et l’Espagne, crut que le roi, instruit de cette violation des traités, menaçoit Bruxelles, et se hâta de rappeler ses troupes auxiliaires, alors renfermées dans Maëstricht. (1673) C’étoit là ce que vouloit le roi, qui alla mettre le siége devant cette ville, dès que ces troupes en furent retirées. Vauban en dirigea les travaux, et Maëstricht, l’une des places les plus fortes de l’Europe, se rendit