Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée

de son parlement : il forma dès ce moment la résolution de travailler au renversement des Stuarts, dont la chute, d’après ce qui venoit de se passer, lui sembloit tôt ou tard inévitable ; et sans s’attaquer au roi régnant, qu’il eût été difficile d’abattre, parce que la faction n’avoit point encore sous la main le chef qui l’auroit pu remplacer, ce fut contre son héritier présomptif, le duc d’York, que le traître dirigea toutes les manœuvres de sa profonde et cauteleuse politique. Ce prince venoit de se déclarer ouvertement catholique : Shaftsbury fit établir le serment du Test[1], sans que Charles II pût retrouver en lui-même un reste d’énergie pour s’opposer à une mesure qui étoit l’arrêt de proscription de sa race ; et le duc d’York se trouva ainsi obligé de céder le commandement de la flotte, sans pouvoir désormais prétendre à remplir aucunes fonctions dans l’État. Alors commencèrent les liaisons intimes de ce dangereux personnage avec le prince d’Orange ; et dès ce moment, tout

1 C’est-à-dire le serment de profession de la religion anglicane, serment qui se réduisit d’abord à une abjuration de la présence réelle dans le sacrement de l’Eucharistie. Shaftsbury y fit ajouter une loi pénale qui excluoit de tous emplois civils ou militaires, ou les réfractaires, ou ceux qui refuseroient de signer le Test, d’où s’ensuivoit à plus forte raison, pour un prince catholique, l’impuissance de succéder à la couronne.