Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

sa fin. Pour y parvenir, le premier moyen qu’il mit en usage, et de concert avec eux, fut de fortifier le parti catholique, le seul sur lequel il pût compter, en lui accordant la liberté de conscience ; mais il eût fallu à ce prince plus d’activité et de force d’esprit qu’il n’en avoit pour se roidir contre les obstacles qu’il alloit éprouver dans l’exécution d’un tel projet, obstacles qu’il auroit dû prévoir, et n’en continuer pas moins de marcher vers le but qu’il s’étoit proposé d’atteindre. Ce n’étoit point là le caractère de Charles II. N’ayant pas obtenu de la France tous les secours d’argent qu’il en avoit espérés, et ses expéditions maritimes contre les Hollandois n’ayant pas eu tout le succès qu’il en avoit attendu, il se trouva de nouveau vis-à-vis de son parlement, impatient de cette guerre, mécontent de la liberté dont jouissoient les catholiques, et qui n’osant l’attaquer sur l’un et sur l’autre points, lui demandoit de lui abandonner du moins le second, résolu qu’il étoit de ne voter qu’à ce prix les subsides dont le premier étoit le prétexte ou l’objet. Ses conseillers et son frère le duc d’York vouloient qu’il tînt ferme, au risque de tout ce qui en pourroit arriver, le pire étant de céder dans une circonstance aussi décisive. Il hésita un moment, puis ensuite se laissa aller, à cause de cette pénurie extrême dans laquelle il se trouvoit, et la liberté de conscience fut révoquée. Aussitôt Shaftsbury,