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empêché le succès[1], s’étoit vu sur le point de s’emparer à la fois de la Haye, de Leyde et d’Amsterdam. Ce danger qu’ils venoient de courir, les désastres qu’avoient essuyés leurs alliés, surtout la paix que l’électeur de Brandebourg venoit de demander au roi et qui lui avoit été facilement accordée, répandirent de nouveau la consternation parmi les Hollandois ; et il en arriva que le prince d’Orange ne put les empêcher d’accepter la médiation qu’offroit la Suède aux puissances belligérantes, médiation qu’avoient déjà acceptée le roi d’Angleterre et le roi de France : celui-ci par l’inquiétude que lui causoit cette guerre générale qu’il n’avoit pas prévue, et dont il étoit plus que jamais menacé, celui-là par des motifs plus graves encore, et que nous allons faire connoître. Toutefois une suspension d’armes proposée pendant la tenue du congrès, et à laquelle les deux rois auroient également consenti, fut rejetée par les États-Généraux, parce qu’elle ne convenoit pas à leurs alliés le roi d’Espagne et l’empereur, et que les voyant si

1 Pour faire cette expédition, il avoit voulu profiter d’une forte gelée qui rendoit praticables les pays inondés. Le dégel, qui survint tout à coup, sauva les Hollandois. Ce fut dans cette expédition que les François enlevèrent d’assaut Bodegrave et Swrammerdam, qu’ils détruisirent de fond en comble, après en avoir massacré tous les habitants avec une barbarie dont il y a peu d’exemples chez les peuples que le christianisme a civilisés.