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guerre à la France, il signa, immédiatement après cette déclaration, un traité d’alliance offensive et défensive avec les États-Généraux. Louis XIV se repentit alors de n’avoir pas accepté les propositions des Hollandois ; et il lui fallut se préparer à une guerre plus longue qu’il ne s’étoit proposé de la faire, guerre qui, de particulière qu’elle étoit, menaçoit de devenir générale, et de changer, sous tous les rapports, de chances et de caractère.

(1673) Ce fut alors seulement que l’Europe put apprendre combien étoit réellement puissante et redoutable la France, telle que Louis XIV, ses ministres et ses généraux l’avoient faite. Contre l’avis du prince de Condé et du maréchal de Turenne, et sur le conseil de Louvois, le roi avoit commis la faute irréparable de ne pas démolir les places fortes qu’il avoit enlevées aux Hollandois ; et l’armée françoise, maintenant affoiblie par les garnisons, ne présentait plus qu’un petit corps de troupes fort inférieur en nombre aux troupes prêtes à se réunir, de Hollande, de Brandebourg et de l’empereur[1]. Mais Turenne

  • sances étrangères, de les en retirer sous peine d’être mis au ban de

l’empire.

1 Les troupes impériales et celles de l’électeur de Brandebourg formoient ensemble une armée de quarante-trois mille hommes ; Turenne n’en avoit que douze mille à leur opposer.