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dans les premiers moments d’une guerre dont le but étoit d’abaisser ses rivaux, la voyoient d’un tout autre œil depuis qu’il étoit question de détruire ceux-ci au profit du roi de France. Le roi d’Angleterre envoya donc au camp de Seyst des ambassadeurs qui, sans doute, déterminèrent Louis XIV à traiter les Hollandois avec plus de modération qu’il n’étoit d’abord disposé à le faire ; car ce fut avec ces envoyés de Charles II, et après avoir renouvelé son alliance avec leur maître, qu’il concerta la réponse qu’il fit aux vaincus, et les conditions auxquelles il leur accordoit cette paix tant désirée.

Elles étoient dures et humiliantes[1], et le vainqueur y usoit de tous les droits de sa victoire. Deux partis divisoient alors le gouvernement de La Haye : l’un, à la tête duquel étoit Jean de Witt, le grand pensionnaire, vouloit que l’on acceptât cette paix, qu’il soutenoit moins désastreuse encore que la guerre, dans de telles extrémités ; l’autre, dirigé par le prince d’Orange, disoit hautement que tout étoit préférable à un semblable abaissement. Le chef au-*

1 Il demandoit pour lui vingt millions de dédommagement, et, en échange des trois provinces qu’il avoit conquises, toutes les places dont il s’étoit emparé sur la Meuse, en deçà du Rhin ; pour le roi d’Angleterre, cent mille livres sterling, et l’engagement de saluer à l’avenir son pavillon.