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dernier nom lui venoit d’une famille qui possédoit un grand jardin dans cette rue.

Rue Guizarde. Elle aboutit d’un côté à la rue des Canettes, de l’autre à l’une des portes de la foire. Il n’en est fait mention, ni dans le rôle des taxes de 1636, ni dans celui de 1641, mais les plans la désignent, dès 1643. Elle avoit été ouverte sur une partie de l’hôtel de Roussillon, ainsi que la rue Princesse, dont nous allons bientôt parler.

Rue Saint-Hyacinthe. Elle commence à la place Saint-Michel, et aboutit à la rue du Faubourg-Saint-Jacques. Les maisons qu’on y voit dû côté des Jacobins ont été bâties sur l’emplacement de l’ancien Parloir aux bourgeois ou hôtel-de-ville. Après la bataille de Poitiers, les Parisiens ayant jugé nécessaire de fortifier leur ville, qui n’étoit défendue de ce côté que par l’enceinte de Philippe-Auguste, creusèrent un fossé au pied de cette enceinte, ce que rapporte le continuateur de Nangis, témoin oculaire[1]. En 1646, le roi ayant fait don à la ville de ces fortifications devenues inutiles, elle fit combler les fossés, et l’emplacement fut couvert de jardins et de maisonnettes pour loger ceux qui les cultivoient. Ces bâtiments se sont depuis multipliés, agrandis, élevés, et ont formé la rue dont nous parlons. Dans le principe, elle n’eut point de nom particulier ; et les maisons qui la composoient, ainsi que les autres qu’on avoit bâties sur les fossés, n’étoient désignées que sous le nom général de maisons situées sur le

  1. Spicil., in-fol., t. 3, p. 116.