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maîtres-garçons deviennent les gendres des boulangers chez lesquels ils travaillent. » Cette étymologie paroîtra sans doute bien forcée, et l’on doit préférer l’opinion de Jaillot, qui fait venir ce nom de junior, employé effectivement dans plusieurs titres anciens pour désigner un compagnon, un aide, un commis[1]. Il paroît que cette rue se prolongeoit autrefois jusqu’à la rue Honoré-Chevalier, et que, depuis la rue Mézière, elle se nommoit rue ou ruelle des Champs. Les jésuites obtinrent sans doute la permission d’enfermer cette dernière partie dans leur enclos.

Rue Neuve-Guillemin. Elle traverse de la rue du Four dans celle du Vieux-Colombier. Sauval a commis plusieurs erreurs au sujet de cette rue[2], qu’il appelle nouvelle, quoique, dès 1456, elle fût connue sous le nom de rue de Cassel, parce qu’elle conduisoit à l’hôtel de ce nom. Il ajoute qu’elle se nommoit rue de la Corne, ce qui est vrai, mais il ne l’est pas que ce fut plutôt parce qu’elle étoit habitée par des prostituées qu’à cause de l’enseigne d’une maison située dans cette rue, et dont il a même mal indiqué la situation. La rue avoit effectivement pris ce nom de cette enseigne, et le conservoit encore après l’expulsion des personnes de mauvaise vie qui y demeuroient. C’est ainsi qu’elle est désignée au milieu du dix-septième siècle sur divers plans, bien qu’on eût déjà changé son nom en celui de Guillemin. Ce

  1. Quartier du Luxembourg, p. 65.
  2. Tome 1, page 140.