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de Naples[1]. On lui donna le nom de carrefour de la Croix-Rouge à cause d’une croix peinte en cette couleur qu’on y avoit élevée. C’étoit anciennement l’usage de planter des croix dans les carrefours et dans les places publiques ; on les supprima depuis, parce que l’on reconnut que ces monuments gênoient la voix publique, et occasionoient même quelquefois des accidents.

Rue Saint-Dominique. Elle donne d’un bout dans la rue d’Enfer, de l’autre dans celle du Faubourg-Saint-Jacques. Les religieux Jacobins ayant obtenu, en 1546, de François Ier, la permission de donner un clos de vignes qu’ils possédoient en cet endroit à cens et à rentes, à la charge d’y bâtir, le vendirent en 1550, exigèrent qu’on y perçât des rues, et voulurent en outre qu’on leur donnât les noms de quelques saints de leur ordre. La principale, bâtie vers 1585, reçut celui de Saint-Dominique[2].

Rue d’Enfer. Elle commence à la place Saint-Michel, et aboutit au grand chemin d’Orléans. Cette rue est très ancienne. Au treizième siècle, ce n’étoit encore qu’un chemin qui conduisoit à des villages,

  1. Près de là, on prit des jardins situes entre les rues du Sépulcre et des Saints-Pères, pour leur servir de cimetière. Vis-à-vis étoient la justice de l’abbaye et une voirie, sur l’emplacement de laquelle on fit construire des maisons, dont une partie a servi depuis de couvent aux Petites-Cordelières.
  2. Dans cette rue est un cul-de-sac qui porte le même nom. On l’appela d’abord rue de la Magdeleine, ensuite de Sainte-Catherine, parce qu’il fait la continuation de cette dernière rue.