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cité par Jaillot[1], lui donne celui du Petit-Brave. On ignore l’origine de cette dénomination.

Rue de Buci. Cette rue, qui aboutit d’un côté au carrefour des rues Dauphine, Saint-André, des Fossés-Saint-Germain ; de l’autre, au Petit-Marché, doit son nom à Simon de Buci, premier président du parlement, qui fit réparer et couvrir, en 1352, la porte Saint-Germain. Il prit à rente, de l’abbaye, cette porte, le logis qu’on avoit construit au dessus, les deux tours qui étoient à côté, et une grande place vague située vis-à-vis. C’est sur cet emplacement qu’il fit bâtir l’hôtel dont nous avons déjà parlé, lequel fut remplacé par le bureau des coches et des messageries.

Sauval a prétendu que, dès 1209, cette rue portoit, de même que la porte, le nom de Saint-Germain[2]. Il est certain qu’alors la porte n’étoit pas encore bâtie, et que la rue n’existoit pas. Les titres qui en font mention l’indiquent en 1388 « rue qui tend du Pilori à la porte de Buci, rue devant la porte de Buci, et rue du Pilori[3]. » Elle portoit encore ce nom en 1555, époque à laquelle on ordonna de la paver. Ce n’est que vers ce temps qu’on a continué d’y bâtir ;

  1. Quartier du Luxembourg, p. 11.
  2. Tome 1, page 121.
  3. Le pilori, dont cette rue avoit pris le nom, étoit situé au carrefour où elle aboutit, et près de l’endroit où fut depuis la barrière des sergents. Il paroît que ce fut un droit accordé à l’abbaye Saint-Germain, ou confirmé par la charte de Philippe-le-Hardi, du mois d’août 1275. (Histoire de l’Abbaye, Preuves, no  98.)