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un particulier[1]. En 1608, on en retrancha un espace de cent cinquante-trois toises, lequel fut cédé au sieur La Fosse, secrétaire du prince de Conti, « à la charge d’y faire bâtir des boutiques, de laisser un passage libre pour la foire, et de conserver la petite maison au bout, pour servir d’audience. » C’est de cette maison que le passage de la Treille avoit reçu le nom de Porte-Greffière. Toutefois cette cession ne fut faite que pour vingt-neuf ans, après lequel temps tout cet espace devoit rentrer dans la propriété de l’abbé de Saint-Germain. C’est le passage qui avoit son entrée par la rue des Boucheries et qui conduisoit au Préau.

Quant au marché, il fut construit, en 1726, par ordre et aux dépens du cardinal de Bissi, alors abbé de Saint-Germain. Sur l’emplacement qu’il occupoit et où s’élève le marché neuf, avoient autrefois été les Halles de l’abbaye et successivement les jardins de l’hôtel de Navarre et le Préau dont nous venons de parler. Le cardinal en prit une partie qu’il fit environner de murs. Il fit en même temps construire les maisons qui formoient les rues de Bissi et les deux Halles, sous lesquelles, avant la révolution, il se tenoit, deux fois la semaine, un marché au pain très considérable.

  1. Arch. de Saint-Germain, A. 4, 2, 2.