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Les marchands du dehors, les ouvriers qui n’étoient pas maîtres, pouvoient y apporter les objets de leur commerce et les produits de leur industrie, sans crainte d’être inquiétés par les jurés de la ville. La richesse et la variété de ces divers étalages y attiroient une affluence prodigieuse de curieux et toutes les classes de la société. Des danseurs de corde, des chanteurs, des comédiens, venoient y établir leurs spectacles ; et l’on a vu que l’un des théâtres les plus renommés de Paris, l’Opéra comique, y avoit pris naissance. On y élevoit des salles de danse ; on y établissoit des jeux de toute espèce ; en un mot, c’étoit une fête contituelle dans laquelle se déployoit sans contrainte la gaieté bruyante et folâtre du peuple parisien[1].

    partageoient en vingt-quatre parties*. Chaque loge étoit composée d’une boutique au rez-de-chaussée et d’une chambre au dessus. Quelques-unes étoient accompagnées de cours, où il y avoit des puits pour éteindre le feu en cas d’accident, précaution que la violence du vent rendit inutile dans cette nuit désastreuse. Au bout de l’une des halles on avoit pratiqué une chapelle, dans laquelle on disoit la messe tous les jours pendant la durée de la foire.

  1. Indépendamment des foires Saint-Laurent et Saint-Germain, la ville de Paris avoit encore plusieurs autres foires, qui se tenoient en divers lieux et à des époques différentes.

    La foire des Jambons ou du parvis Notre-Dame. Cette foire, qui

*. Ces rues étoient distinguées par les noms des divers marchands qui y étaloient, tels que ceux de rue aux Orfèvres, aux Merciers, aux Drapiers, aux Peintres, aux Tabletiers, aux Fayenciers, aux Lingères, etc.