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tances de cet établissement, vérifié par Jaillot sur les titres originaux, et sur lequel Piganiol s’est considérablement trompé, tant pour les faits que pour les dates.

Dès l’année 1486, les religieux de Saint-Germain avoient fait construire trois cent quarante loges, mais avec si peu de solidité, qu’en 1511 Guillaume Briçonnet, abbé de Saint-Germain, jugea à propos de les faire rebâtir telles qu’on les a vues subsister jusqu’en 1762. Elles furent détruites dans la nuit du 16 au 17 mars de cette année, par un incendie si violent qu’en moins de cinq heures toutes les loges, boutiques, etc., furent totalement consumées. On commença à les reconstruire, dès le mois d’octobre suivant, et avec une telle activité, que la foire y fut tenue comme à l’ordinaire, l’année d’après et sans le moindre retard ; mais il s’en falloit de beaucoup que cette nouvelle foire fût aussi commode que l’ancienne, et bâtie avec la même magnificence[1].

On vendoit dans cette foire toute espèce de marchandises, excepté des livres et des armes.

  1. Cette ancienne foire étoit alors admirée comme un des morceaux de charpente les plus hardis qu’il fût possible d’imaginer. Elle se composoit d’un seul bâtiment divisé en deux halles contiguës, qui, chacune, avoient cent trente pas de long sur cent de large. Neuf rues tirées au cordeau, et qui se coupoient à angles droits, les