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vers le milieu de 1667 dans les Pays-Bas espagnols.

Jamais troupes plus braves et mieux disciplinées n’avoient été commandées par de plus habiles généraux, et n’avoient eu devant elles un ennemi plus foible, plus dénué de ressources et surtout plus effrayé : aussi fut-ce plutôt une promenade qu’une campagne militaire, et cette guerre de Flandre n’est pas moins fameuse par la rapidité des conquêtes[1] que par le luxe et la magnificence qu’y déploya le jeune roi. La reine et toute la cour l’avoient suivi à cette expédition guerrière comme à un spectacle ; et c’étoit au milieu des fêtes et de l’étiquette accoutumée de Saint-Germain, que tomboient les villes assiégées, et que s’obtenoient tant de faciles succès. Vainqueur à l’instant même partout où il lui avoit plu de se présenter, Louis revint au milieu de ses peuples jouir de leurs acclamations et de cette moisson de lauriers acquise à si

1 Le maréchal de Turenne commandoit en chef sous le roi ; et il y avoit deux autres corps d’armée, l’un sous les ordres du maréchal d’Aumont, l’autre commandé par M. de Créqui. Les villes de Charleroi, Armentières, Saint-Vinox, Furnes, Ath, Tournay, Douay, Courtray, Oudenarde et le fort de la Scarpe, furent pris dans l’espace de deux mois par ces trois corps d’armée manœuvrant chacun séparément. La campagne fut terminée par le siége de Lille, auquel le roi assista, et qui se rendit, le 27 août, après neuf jours de tranchée.