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suite des temps amena de grands changements, soit à l’égard des lieux où se formoit ce rassemblement, soit dans sa durée. Le premier titre cité par Jaillot qui en fasse mention est une charte de Louis-le-Jeune, datée de 1176[1], par laquelle il paroît que l’abbé Hugues et ses religieux lui cèdent la moitié des revenus de cette foire. Toutefois cet acte ne dit point en quel lieu elle se tenoit, ni à quelle occasion cette cession fut faite ; on y lit seulement qu’elle commençoit tous les ans, quinze jours après Pâques, et qu’elle duroit trois semaines. Il paroît probable que ce prince indemnisa l’abbaye en lui permettant d’établir une autre foire, puisqu’on trouve en 1200 que Philippe-Auguste confirma ce droit en reconnoissant qu’il avoit été accordé pour Louis VII[2]. Jaillot pense qu’elle pouvoit bien se tenir près du chemin d’Issy (rue d’Enfer), et cite plusieurs actes à l’appui de cette assertion[3].

Nous avons déjà fait mention de la rixe sanglante qui s’éleva en 1278, près du Pré-aux-Clercs, entre les domestiques de l’abbaye et les écoliers de l’Université[4]. Cette compagnie,

  1. Arch. de Saint-Germain, A. 4, 1, 1.
  2. Histoire de l’abbaye Saint-Germain, p. 109.
  3. Quartier du Luxembourg, p. 12.
  4. Voyez tome ier, 2e partie, p. 718.