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n’avoit encore fait bâtir que huit cellules lorsqu’il mourut, et jusqu’en 1270 il n’y en eut que deux nouvelles d’élevées par Marguerite d’Issoudun, comtesse d’Eu, épouse d’Alphonse de Brienne, grand chambellan de France, et par Thibaud II, roi de Navarre. Les choses restèrent en cet état jusqu’en 1291, que Jeanne de Châtillon, femme de Pierre, comte d’Alençon, fonda quatorze cellules nouvelles. Il paroît, par le titre de cette fondation, que, pensant qu’il y avoit déjà seize religieux d’établis, elle croyoit compléter ainsi le nombre des trente projetés par saint Louis. La mémoire de ce bienfait s’est perpétuée dans un monument sculpté dans le grand cloître, et dont nous ne tarderons pas à parler. Les six dernières cellules furent fondées par divers particuliers dans le siècle suivant ; Jeanne d’Évreux, troisième femme de Philippe, fit bâtir l’infirmerie, une chapelle, et six nouvelles cellules accompagnées de jardins. Des legs pieux[1] fournirent depuis le moyen d’en construire plusieurs autres, de manière que, dans les derniers temps, cette chartreuse conte-

  1. Pierre de Navarre, fils de Charles II, roi de Navarre, donna, en 1396, pour l’entretien de quatre Chartreux, une somme de 5,000 liv., que ces religieux employèrent à faire l’acquisition de la terre de Villeneuve-le-Roi ; et Jeanne d’Évreux affecta sa terre d’Yères à l’entretien de l’église qu’elle avoit fait bâtir.