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  • gards, ne voyoit rien qui pût lui être comparé[1].

La mort du roi d’Espagne en offrit une que Louvois ne laissa point échapper. Il avoit su persuader au roi que, malgré les renonciations qu’avoit faites l’infante Marie-Thérèse, au moment où elle étoit devenue reine de France, à la succession du roi son père, elle avoit conservé, en vertu des coutumes particulières du Brabant, un droit sur la Franche-Comté et sur une grande partie des Pays-Bas, que ces renonciations n’avoient pu ni détruire ni infirmer[2]. Louis avoit déjà fait valoir près de Philippe IV

1 « L’Angleterre ravagée par la peste ; Londres réduite en cendres par un incendie attribué injustement aux catholiques ; la prodigalité et l’indigence continuelle de Charles II, aussi dangereuses pour ses affaires que la contagion et l’incendie, mettoient la France en sûreté du côté des Anglois. L’empereur réparant à peine l’épuisement d’une guerre contre les Turcs ; le roi d’Espagne, Philippe IV, mourant, et sa monarchie aussi foible que lui, laissoient Louis XIV le seul puissant et le seul redoutable. » Voilà ce que dit Voltaire ; mais il auroit dû ajouter, et l’événement le prouva, que, vu l’état actuel de l’Europe, il n’étoit point de tentation plus dangereuse pour ce prince que cette puissance même et la crainte qu’elle inspiroit.

2 Cette coutume particulière du pays étoit appelée droit de dévolution ; elle portoit que « si une femme ou un mari venoient à [**note : double-quotes at start of the following sentences, but not in transcript]mourir, la propriété de tous leurs fonds de terre étoit dévolue aux enfants mâles ou femelles issus de ce mariage, sans que ceux du second lit y pussent prétendre, l’époux survivant n’ayant que l’usufruit. » Cette fois-ci Louis XIV jugea que les affaires du prince ne dévoient point se traiter autrement [** note : or’que celles’? ]quecelles des particuliers.