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rappelât ceux de sa patrie ; et l’on est assez d’accord que Desbrosses, cherchant à satisfaire son désir, eut en vue d’offrir dans le palais du Luxembourg quelque imitation du palais Pitti. Ces deux édifices ont en effet, à plusieurs égards, des traits de ressemblance, surtout dans ce système d’ordonnances coupées par des bossages. Quant à ce genre d’ornement, en lui-même essentiellement défectueux, tout ce que l’on peut en dire, c’est que, lorsqu’il est traité avec hardiesse dans de grandes masses, il porte au plus haut degré l’idée de la force et de la solidité, ce qui donne toujours à l’architecture un caractère imposant. C’est ainsi que l’ont entendu les architectes florentins. Desbrosses, au contraire, voulant innover, perfectionner, et croyant adoucir la dureté des bossages en les arrondissant, n’a produit d’autre effet que de leur donner de la pesanteur et de la monotonie. Cependant, malgré le vice de cette innovation, et l’aspect étrange que présente un semblable style, surtout dans son application aux colonnes et aux ordonnances isolées, il faut toujours convenir que le palais du Luxembourg frappe par la solidité de sa construction, par la symétrie de sa disposition, par l’accord de ses masses, enfin par un ensemble régulier et fini qu’il est rare de rencontrer à Paris dans les grands édifices.

Les parties intérieures de ce palais n’avoient