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leur donnoit cinq arpents de terre joignant son palais, et 1,000 livres de rente. Mais on s’aperçut bientôt que les bâtiments d’une communauté élevés sur ce terrain auroient offusqué les vues du palais de la reine ; et cette considération ayant déterminé à leur reprendre cette partie du don, elles se virent obligées d’acheter, en 1622, deux hôtels voisins[1], dans lesquels elles firent construire d’abord quelques cellules et une petite chapelle. Trois ans après, Marie de Médicis fit bâtir la chapelle que nous avons vue jusque dans les derniers temps qui ont précédé la révolution, laquelle fut bénite, en 1631, par l’évêque de Léon, et dédiée, en 1650, par celui de Quimper, sous l’invocation de saint Jean-Baptiste. La reine fit aussitôt construire le chœur, la tribune, le cloître, une chapelle intérieure, etc. ; et des lettres-patentes données en 1634 confirmèrent cet établissement.

L’intention du P. Joseph ayant été d’établir spécialement ce couvent « pour honorer et imiter le mystère de la compassion de la Vierge aux douleurs de son adorable Fils », on en avoit conservé le souvenir en faisant sculpter sur la porte de la chapelle une Notre-Dame de Pitié tenant son fils mort sur ses genoux. La façade

  1. L’une de ces maisons se nommoit de Montherbu, l’autre, l’hôtel des Trois Rois. (Jaillot.)