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mener tel nombre de filles qu’elle jugeroit à propos, et d’établir d’autres monastères semblables sous le titre de Notre-Dame du Calvaire. Comme elle s’apprêtoit à profiter de cette permission, elle mourut tout à coup l’année suivante. Toutefois une mort si prématurée n’arrêta point les progrès de cet ordre naissant : le P. Joseph en établit un couvent à Angers, et la reine Marie de Médicis, qui étoit alors dans cette ville, s’en déclara fondatrice. Elle fit plus : elle voulut procurer à ces religieuses un établissement à Paris, dans l’enceinte même du palais qu’elle faisoit bâtir. Le P. Joseph, qui lui en avoit inspiré le dessein, avoit en même temps cherché à leur procurer de nouveaux appuis ; et madame de Lauzon, veuve d’un conseiller au parlement, entraînée par les sollicitations et par l’autorité de ce grave personnage, promit 1,200 liv. de rente et un capital de 18,000 liv. pour les frais de l’établissement. Ce fut sur de telles assurances que six religieuses de Notre-Dame-du-Calvaire de Poitiers se rendirent à, Paris à la fin d’octobre 1620. Elles furent placées d’abord rue des Francs-Bourgeois, près la porte Saint-Michel, dans une maison que madame de Lauzon leur avoit fait préparer ; l’année suivante leur ordre fut approuvé par une bulle de Grégoire XV ; et Marie de Médicis passa avec elles un contrat de fondation, par lequel elle