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fut posée par le cardinal de Rohan, et la seconde par madame de Mortemart. Elle fut achevée dès l’année suivante, et bénite solennellement le 20 mars par le supérieur de cette maison.

CURIOSITÉS DE L’ÉGLISE.

TABLEAUX.

Sur le maître-autel, un tableau représentant le Christ entre la Vierge et saint Jean ; sans nom d’auteur.

Dans la nef, plusieurs tableaux représentant des sujets pris dans la vie de la sainte Vierge ; également sans nom d’auteur.

SÉPULTURES.

Dans cette église se lisoit l’épitaphe de madame de Rohan, morte en 1681, au milieu de ce petit troupeau qui lui devoit sa conservation, et qu’elle avoit édifié par ses vertus[1].

1 Cette épitaphe étoit de Pélisson : Nous la citerons, quoique longue, parce qu’elle nous semble digne d’être remarquée :

ICI REPOSE

Très illustre et vertueuse princesse Marie-Éléonore de Rohan, premièrement abbesse de Caen, puis de Malnoue, seconde fondatrice de ce prieuré, qu’elle redonna à Dieu, et où elle voulut finir ses jours. Plus révérée par ses grandes qualités que par sa haute naissance, le sang des rois trouva en elle une ame royale : en sa personne, en son esprit, en toutes ses actions, éclata tout ce qui peut rendre la piété et la vertu plus aimables. Sa professions fut son choix, et non pas celui de ses parents : elle leur fit violence pour ravir le royaume des cieux. Capables[** should be in singular ? ] de gouverner des états autant que de grandes communautés, elle se réduisit volontairement à une petite, pour y servir, avec le droit d’y commander. Douce aux autres, sévère à elle-même, ce ne fut qu’humanité au dehors, qu’austérité au dedans. Elle joignit à la modestie de son sexe le savoir du nôtre ; au siècle de Louis-le-Grand, rien ne fut ni plus poli, ni plus élevé que ses écrits : Salomon y vit, y parle, y règne encore, et Salomon en toute sa gloire. Les constitutions qu’elle f