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insurmontables. Elle ne possédoit absolument rien au monde ; cependant elle ne craignit point d’acheter, en 1651, une grande maison rue du Vieux-Colombier, pour une somme de 50, 000 f., qu’elle se vit en état de payer, lors de la signature du contrat, par les libéralités de plusieurs personnes de piété qu’avoient touchées son malheur et son dévouement. La duchesse d’Aiguillon donna seule 20, 000 fr. ; et la mère Madeleine, installée la même année dans l’asile qu’elle s’étoit créé, se trouva, dans l’espace de dix ans, assez riche des charités nouvelles qu’elle reçut de tous les côtés, pour acheter encore cinq petites maisons et une grande, situées rue des Canettes, acquisition qui lui fournit les moyens d’accroître son monastère, et des revenus suffisants pour rendre plus douce l’existence de ses religieuses. Dans les lettres-patentes que le roi donna en 1662 pour confirmer cette acquisition, il déclara la nouvelle institution de fondation royale, accorda aux religieuses le droit de Committimus, et la permission d’acquérir encore des fonds de terre jusqu’à la valeur de 10, 000 liv. de rente[1].

Les religieuses de cette maison suivoient la règle de saint Augustin. Elles étoient vêtues de

1 Histoire de Paris, t. 5, p. 191.