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à la tête du département de la guerre, et qui étoit doué d’un génie tout-à-fait propre à ce genre de travail, achevoit ce que le roi avoit commencé ; et complétant, sous tous les rapports, l’organisation des armées, rendoit formidable au dehors cette France, que son rival avoit faite si prospère au dedans. Tous ces miracles s’opéroient au milieu des fêtes et des divertissements d’une cour la plus polie, la plus galante, et en même temps la plus majestueuse qui eût jamais été ; et l’on peut dire que Louis XIV s’élevant encore au dessus de tout cet éclat qui l’environnoit, par mille dons extérieurs dont la nature s’étoit plu à l’orner, sembloit quelque chose de plus qu’un homme à ses peuples éblouis et enivrés.

Et pour son malheur et celui de ses peuples, il partagea lui-même cet enivrement. Jamais prince ne s’étoit vu entouré de plus de flatteries et de séductions : ce n’étoient pas des hommages qu’on lui rendoit, c’étoit un culte ; et parmi les

  • bre de justice ambulante qui, sous le nom de grands jours, devoit

parcourir les provinces, réprimer et punir toutes ces injustices. Elle commença ses fonctions en Auvergne, où les violences avoient été poussées à de plus grands excès que partout ailleurs. Il en coûta la tête à plusieurs ; un grand nombre de seigneurs furent punis par la démolition de leurs châteaux, et la sévérité du prince s’étendit jusque sur les juges subalternes dont ils avoient fait les instrumens de leur tyrannie. (Reboulet, t. 1, p. 635, in-4o.)