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aucun ressaut, est une de ces conceptions hardies qui caractérisent la grande manière de Servandoni, manière tellement opposée à celle de son siècle, qu’alors plus une ligne étoit ressautée et tourmentée de profils, plus les architectes, tant françois qu’italiens, s’imaginoient avoir fait preuve de science et de génie. Servandoni ne fut pas aussi heureux dans le dessin des tours qui devoient couronner son ouvrage : un architecte nommé Maclaurin, chargé d’y faire les changements nécessaires, ne tint pas ce qu’il avoit fait espérer ; on peut en juger par celle de ces deux tours qui subsiste encore, et qui est placée à la droite du portail. Il étoit réservé à Chalgrin de mettre ces constructions en harmonie avec les ordres qu’elles accompagnent ; et l’on peut dire que la tour déjà élevée sur ses dessins[1] ne seroit point désavouée par Servandoni lui-même. Ce fut en 1777 que cet architecte fut chargé de ce travail, interrompu par la révolution, et qui sans doute sera quelque jour achevé, pour l’honneur de l’architecture françoise. Le portail de Saint-Sulpice présentera

dans une rue étroite, vis-à-vis le séminaire de Saint-Sulpice, qu’on ne vouloit point abattre.

1 Cette tour présente un plan carré composé de colonnes que surmontent des frontons triangulaires Au dessus règne un dernier ordre de huit colonnes érigées sur un plan circulaire, et terminées par une balustrade.