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Vierge.

vaste terrain qui forme le faubourg Saint-Germain du côté du couchant ne consistoit, à cette époque, qu’en vignobles, prés, marais potagers, terres labourables et autres cultures, entremêlés de quelques édifices isolés, servant de maisons de plaisance aux habitants de la ville, ou d’habitations pour les cultivateurs. Les concessions que les religieux de Saint-Germain firent successivement de diverses parties de leur territoire, soit par vente, soit sous la condition de redevances annuelles, ayant rapidement accru la population de ce petit canton, il est probable que, vers le xiie siècle, la situation de la chapelle Saint-Pierre, élevée à l’une de ses extrémités, parut incommode pour le plus grand nombre des paroissiens, et qu’on imagina de la remplacer par cette chapelle dédiée à saint Jean, saint Laurent et saint Sulpice, située dès lors à la place où est aujourd’hui l’église dont nous parlons.

L’abbé Lebeuf n’est pas de ce sentiment ; et sans nier que la chapelle Saint-Pierre fût paroisse du bourg Saint-Germain, il s’efforce de prouver qu’alors celle de Saint-Sulpice partageoit avec elle cet honneur[**.] Les raisons qu’il apporte à l’appui de son sentiment ont été réfutées très solidement par Jaillot ; il n’y a jamais eu deux paroisses dans ce faubourg, et nous pensons qu’il faut considérer, avec ce judicieux critique, le douzième siècle comme l’époque à