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comprendre son règne qu’on ne l’avoir pu jusqu’à présent.

Sous ce règne, où le parlement se montra si docile, la tranquillité de Paris ne fut pas un seul instant troublée ; sa police intérieure se perfectionna ; les mœurs achevèrent d’y perdre ce qui leur restoit encore de leur ancienne rudesse, et prirent, par imitation, quelque chose de la politesse et de l’élégance de celles de la cour. Le goût que Louis XIV avoit pour la magnificence et pour les bâtiments s’exerça particulièrement et avec plus de complaisance sur la capitale de ses États ; et, grace à lui, cette ville s’accrut et s’embellit de manière à n’être plus reconnoissable. Son histoire, pendant ce siècle mémorable, se trouve tout entière dans la description de ses plus beaux monuments, dans le détail de ses plus utiles institutions, dans l’énumération de tant de productions des beaux arts qui en faisoient et qui en font, encore aujourd’hui l’ornement, et

comme la source des plus grands maux. Ne faites donc jamais la guerre que pour vous défendre ou pour défendre vos alliés. Je vous avoue que, de ce côté-là, je ne vous ai pas donné de bons exemples. Ne m’imitez pas : c’est la partie de ma vie et de mon gouvernement dont je me repens davantage. » (L’abbé de Saint-Pierre.)