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toute d’écorce, et dont nous avons déjà fait voir l’impuissance à bien saisir les hautes doctrines et la politique du christianisme, non moins salutaires aux hommes que ses dogmes et sa morale.

Les malheurs de ses guerres, et même ses victoires, avoient aggravé ce malaise du corps social, du désordre qu’y apporte inévitablement le dérangement des finances, autre source d’inquiétude pour les esprits, de haine ou de mépris contre l’autorité. Quoique Colbert eût opéré en ce genre des prodiges, il ne faut pas croire cependant qu’il eut le privilége de faire l’impossible, c’est-à-dire de subvenir à des dépenses qui dépassoient les revenus ordinaires de l’État sans l’endetter. Même au sein des prospérités de son maître, il commença donc cette dette publique que ses successeurs ne cessèrent d’accroître, malgré les impôts dont les peuples étoient écrasés. Création de rentes, billets d’État, altération des monnoies, charges nouvelles, opérations ruineuses avec les traitants, toutes ces ressources qui soulagent un moment et épuisent les nations pour des siècles, en ouvrant devant elles l’abîme des révolutions, furent employées pendant ce règne et jusqu’à la fin. « Que deviendra mon royaume, quand je ne serai plus ? » s’écrioit, vers cette fin si malheureuse de son règne et dans l’amertume de ses pensées, ce