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clairement dans cette fermentation des esprits, et le prince qui l’avoit excitée y cédoit lui-même sans s’en douter. Mais en même temps que ce principe altéroit, par des degrés qui sembloient presque insensibles, les croyances catholiques du plus grand nombre, les dernières conséquences de ces doctrines, qui, de la négation de quelques dogmes du christianisme, conduisent rapidement tout esprit raisonneur jusqu’à l’athéisme qui est la négation de toutes vérités, avoient déjà produit leur effet sur plusieurs ; et c’étoit surtout à la cour qu’elles avoient fait des incrédules et des athées. Ainsi ce n’étoit pas seulement pour son avilissement et son anéantissement politique que la noblesse françoise avoit quitté ses vieux donjons, et étoit venue peupler les antichambres, c’étoit encore pour se corrompre et tout entraîner dans sa corruption. Mais il falloit que Louis XIV passât, pour que le mal interne de la société pût librement éclater. Cette main, sous laquelle tout s’étoit façonné à la servitude, contenoit les sectaires par l’exil et les châtiments ; faisoit trembler le parlement qui, jusqu’à la fin, demeura courbé sous elle et obéissant à son moindre signe ; et la terreur qu’elle inspirait peupla la cour d’hypocrites. Ceux-ci purent se jouer impunément d’un prince religieux sans doute, mais dont la religion, suivant l’heureuse expression de Saint-Simon, étoit