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été porté. S’étant ainsi placé seul en face de son peuple, c’est-à-dire d’une multitude d’intelligences à qui la lumière du catholicisme avoit imprimé un mouvement qu’il appartenoit au seul pouvoir catholique de diriger, qu’il n’étoit donné à personne d’arrêter, deux oppositions s’élevèrent à l’instant contre l’imprudent monarque : l’une, des vrais chrétiens, qui continuèrent de poser devant lui les limites de cette loi divine qu’il vouloit franchir ; l’autre, de sectaires qui, adoptant avec empressement le principe de révolte qu’il avoit proclamé, en tirèrent sur le champ toutes les conséquences, et se soulevèrent à la fois contre l’une et l’autre puissances. Étrange contradiction ! On a vu combien, dans les derniers temps de sa vie, il fut alarmé de cet esprit de rébellion, et au point d’aller en quelque sorte chercher contre lui un refuge auprès de l’autorité même qu’il avoit outragée ; et cependant en même temps qu’il sembloit rendre au Saint-Siége la plénitude de ses droits, il traitoit d’opinions libres cette même déclaration, qui les sapoit jusque dans leurs fondements, et alloit jusqu’à ordonner, qu’elle fût publiquement professée et défendue[1] ! Les jansénistes et le parlement ne l’oublièrent pas,

1 « Louis XIV, dit le comte de Maistre, avoit bien accordé quelque chose à sa conscience et aux prières d’un pape mourant