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  • nisme, découlant de Dieu même, a, dans ce qui

concerne ses rapports avec la société politique, deux principaux caractères, c’est d’être universelle et souverainement indépendante : car Dieu ne peut avoir deux lois, c’est-à-dire deux volontés, et il n’y à rien sans doute de plus libre que Dieu. C’est l’universalité de cette loi, son indépendance et son action continuelle sur les intelligences, qui constitue ce merveilleux ensemble social que l’on nomme la chrétienté. Régulateur universel, le christianisme a donc des préceptes également obligatoires pour ceux qui gouvernent et pour ceux qui sont gouvernés ; rois et sujets vivent également sous sa dépendance et dans son unité ; et ce seroit aller jusqu’au blasphème que de supposer qu’il peut y avoir, en ce monde, quelque chose qui soit indépendant de Dieu. Il est donc évident que, de la soumission d’un prince à cette loi divine, dérive la légitimité de son pouvoir sur une société chrétienne ; et en effet, obéir à l’autorité du roi et obéir en même temps à une autorité que l’on juge supérieure à la sienne et contre laquelle il seroit en révolte, implique contradiction. S’il croit avoir le droit de s’y soustraire, tous auront le droit bien plus incontestable de lui résister en tout ce qui concerne cette loi, puisque c’est par cette loi même, et uniquement par elle, qu’il a le droit de leur