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plus grande perfection. « L’État, c’est moi », disoit-il ; et il se complaisoit dans cet égoïsme politique, qui ne prouvoit autre chose, sinon que, si sa volonté étoit forte, ses vues n’étoient pas très étendues, et qu’il ne comprenoit que très imparfaitement la société telle que l’a faite la religion catholique, à laquelle d’ailleurs il étoit si sincèrement attaché.

Les plus grands ennemis de cette religion de vérité ne peuvent disconvenir d’un fait aussi clair que la lumière du soleil : c’est qu’elle à développé les intelligences dans tous les rangs de la hiérarchie sociale, et à un degré dont aucune société de l’antiquité païenne ne nous offre d’exemple ; d’où il est résulté que le peuple proprement dit a pu, chez les nations chrétiennes, devenir libre et entrer dans la société civile, parce que tout chrétien, quelque ignorant et grossier qu’on le suppose, a en lui-même, par sa foi et par la perpétuité de l’enseignement, une règle de mœurs et un principe d’ordre suffisant pour se maintenir dans cette société sans la troubler ; tandis que la multitude païenne, à qui manquoit cette loi morale, ou qui, du moins, n’en avoit que des notions très incomplètes, a dû, pour que le monde social ne fût point bouleversé, rester esclave et ne point sortir de la société domestique, seule convenable à son éternelle enfance. Or cette puissance du christia-*