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  • ment aveugle pour le duc du Maine qu’elle avoit

élevé, poussèrent Louis XIV a prendre une détermination qui rappela le scandale de ses jeunes années, et répandit quelque avilissement sur ses derniers jours. Comme si les rois avoient d’autres règles de mœurs que les simples particuliers, il légitima par un édit ses deux fils adultérins, le duc du Maine et le duc de Toulouse, les déclarant, à défaut de princes du sang, habiles, eux et leurs descendants, à succéder à la couronne de France, les faisant eux-mêmes, et de sa pleine autorité, princes du sang, immédiatement après ceux qui appartenoient aux branches légitimes. Ce fut sous la même influence qu’il fit son testament dont nous parlerons plus tard. Et ces choses s’étant passées en 1714, il mourut le 1er septembre 1715, âgé de soixante-dix-sept ans.

Nous avons vu, dès les premières pages de son histoire, quelles étoient les traditions monarchiques qu’il avoit reçues du disciple de Richelieu, et à quel point il les avoit perfectionnées. La suite de son règne nous a successivement offert les conséquences de ce système oriental, dans lequel tout fut abattu devant le monarque, où l’on ne voulut plus qu’un maître et des esclaves, où les ministres des volontés royales, courbés en apparence sous le même joug qui s’appesantissoit indistinctement sur tous, possédoient en effet par transmission, de même